Sur la route du Loch Ness

 

14 juillet 2013 Toulon/Paris

TGV 5h du matin. Accueil chez Caroline et Cyril au Père Lachaise puis visite aux militaires français et leurs véhicules rutilants (trois mois de nettoyage depuis le retour du Mali) sur la place de la Nation et pique-nique sur les berges de la Seine pour feux d'artifice sur le Trocadéro. La lune passe dans la tour Eiffel pour faire son show dans sa cage d'acier. Merci Caroline et Cyril!

15 juillet 2013 Paris/Stockholm/Oslo/Kristiansund

Rendez-vous avec Frédéric Wagner (le capitaine) au Moulin Rouge à 7h  pour aller en voiture à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle véhiculé par Raphael (son fils). Merci Raphael! Là nous attends une grande journée car il nous faut prendre trois avions successifs (alors qu'il y avait un vol direct pour Oslo beaucoup plus tard mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué)! Nous déjeunons dans l’aéroport de Stockholm d’une petite assiette de crevettes accompagnée d’une petite bière servie par une serveuse blonde (couleur des cheveux nationale) pour  la modique somme de 27€… Il y a un petit labrador chargé de sentir les drogues qui va et vient et j’observe le fumoir (petit aquarium dans lequel s’entasse les fumeurs). L'anticyclone des Açores est remonté très haut sur l'Ecosse ce qui nous amène à côtoyer les nuages typiques des dépressions alentours : nous passons de beau temps à nuages moutonneux à couverture nuageuse totale à très gris et 12°C. Couloirs interminables à Oslo où nous retrouvons Jean-Yves et Jean-Jacques qui navigueront. Les bagages sont perdus car nous ne leur avons pas fait passer la douane entre la Suède et la Norvège puisque nous n’en avions pas été informés. Nous les récupérerons donc demain matin après quelques procédures. Nuit au grand hôtel. Balade pour voir le grand bateau du Club-Med dont nous saluons le départ à la « nuit » (il ne fait jamais nuit) en mangeant un Bacalao (plat de morue et unique plat du bar/resto) délicieux même si cela n’excite pas franchement Jean-Yves qui se rabattra sur un wrap contre l’avis du tenancier. Le bacalao deviendra la grosse blague… Pas de brossage de dents car pas de valise mais bonne nuit avec toutes fois une couette très peu large et très épaisse qui fait que l’on se retrouve vite à l’air en se retournant.


!

16 juillet 2013 Kristiansund

Petit déjeuné nordique (saucisses, omelette…) puis départ en bus. La route sinueuse nous fait découvrir un paysage de fiords, ponts, verdure, vaches et moutons noirs. J’entrevois un petit dauphin noir et une biche ! Nous allons chercher Gadji (le bateau) (signifie plusieurs gars donc une équipe) (à rapprocher de Gajo Dillo le film) que nous retrouvons au mouillage tel un signe sur un lac à Aspoya où il a dormi toute l’année avant de reprendre la mer avec nous maintenant. On part au moteur pour s’apponter à Kristiansund. On croise un remorqueur qui tire un immense parc à poissons. Il pleut toute la journée. Chacun va s’afférer jusqu’à vingt heures pour enlever les aiguilles de pins qui jonchent le pont, nettoyer (Jean-Yves se délecte dans le nettoyage du frigo et de la grille de gaz), remplir, mettre les voiles et les prises de riz automatiques (un vrai casse-tête et un boulot de forçat car les voiles sont très lourdes), faire les courses… Saumon, bière, spaghetti, le dîner nous réconforte pendant que les combinaisons « sèchent ». Jean-Jacques nous raconte qu’il s’est vu répondre « je ne suis pas une agence » par un viking auquel il demandait s’il pouvait lui changer une pièce de vingt couronnes contre deux de dix pour son chariot … J’ai repris la cabine avant (celle ou il pleut), le capitaine et Jean-Yves ronflent à bâbord et tribord arrière pendant que Jean-Jacques dors dans le salon royal.



17 juillet 2013 Kristiansund/pleine mer/Kristiansund/atlantic harbour road

Bonne nuit. Pain et confiture mais pas de beurre (on ne peut pas faire confiance aux équipiers qui ont fait les courses) et pas de lait car le lait de soja a gelé dans le frigo mal réglé. Départ après avoir acheté des cartes, faire le plein de gasoil et refaire des courses pour nous diriger pleine mer et être cueilli par vingt à vingt-cinq nœuds de vent, un riz et un petit génois. Une panne de maxi nous fait rebrousser chemin car trop de cailloux sur la route pour s’aventurer par ce temps. Retour vers la clémence du Brenmnesfjord en vent arrière. Qu’allez-t-on faire dans cette galère alors qu’ici c’est si sympa malgré la pluie et le temps gris ? On se dirige vers les huit kilomètres de l’Atlantichavsveien (atlantic harbour road) à traduire par la route des ponts que l’on voit sur toutes les belles photos d’agence de voyage. Le paradis…sauf que le mouillage est en plein vent alors on va se protéger un peu et on mouille par deux fois car  on dérape la première fois en ramenant un paquet d'algues de  quarante centimètres de diamètre et un mètre de long que je finis par couper au couteau à pain. Le bateau ne bouge pas malgré le vent, on se croirait au port pour un diner d'omelette aux lardons, pates, vin du Vaucluse (13€ la bouteille ici) et brugnon. La pluie ne s'arrête pas.  Des  grosses méduses  font leur ballet nautique.

 

18 juillet 2013 Atlantic harbour road/Alesund

Journée terrible. Départ 9h arrivée 23h... Des vacances quoi! Au début c'est pas mal, il y a du beurre, du pain, du café (j'en prends pas). Il manque le jus d'orange et le lait de soja est encore congelé. On part toujours sous la pluie qui nous quittera le soir mais le capitaine pense que l'on va retourner à Kristiansund pour aller direct sur L'écosse et éviter la mer qui nous attends pour Alesund. Mais passé le fameux pont des catalogues, la mer s’avère correcte alors en avant l’aventure. Des cailloux, des vagues, du vent, de la pluie. On tire plus ou moins des bords avec vingt/vingt-cinq nœuds de vent devant et les vagues grossissent. Mon bord est « catastrophique » selon le capitaine. Je le faisais exprès pour qu’on me reprenne la barre. Jean-Jacques ne dis plus rien car son estomac l’ennui. Moi je fini par vomir mon compté et me met longtemps en mode veille. On arrive enfin dans le un fjord calme vers le village de Bud et nous revivons avec un bon vent travers navigant 7 nœuds. Mais la journée s’allongeant, j’ai froid et le vent passant face nous trouvons très long les vingt derniers miles, même si le fjord est majestueux et que Jean-Yves semble très content à la barre durant six heures. Nous croisons l’Urtigruten (ferry) et de nombreux bacs. L’arrivée sur Alesund bien balisé par un chenal.

19 juillet 2013 Alesund

Nous allons d’un pas décidé vers les douches en longeant un joli canal. Un norvégien qui a sa boutique de bateau à cent mètre nous dit qu’il ne sait pas où sont les douches ! Il nous prend vraiment pour des imbéciles et sans se départir de son air d’enfoiré. Douche magnifique pour 10 couronnes et 10 couronnes pour ouvrir la porte du local… Courses, réparation du leasy jack, vidange de l’huile moteur qui baigne dans la cale par Jean-Jacques en caleçon à fleur, réparation d’un feu arrière et d’une lampe de table à carte. Jean-Jacques sortira dans sa petite tenue de côte d’azur pour aider à l’amarrage d’un bateau qui arrive mais comme celui-ci tergiverse durant dix minutes, il commence à se les geler mais fait l’admiration des locaux. Je discute avec un jeune pécheur qui emmène sa fille (en photo), son fils et son chien pour la pêche au crabe avec des casiers posés sur vingt mètres de fond. Riz à midi alors que mes alcooliques mangent une viande. 20€ le kilo de pinces mais comme les deux Jean n’apprécient pas le crabe (l’un est pourtant breton) on se résigne avec Fred à délaisser les tourteaux et à laisser vendre le stock à un cuisinier de bateau en tenue de chef sous sa parka. Belle balade vers un vrai petit Drakkar et les rue à la San Francisco de cette ville au paysage environnant magnifique mais aux maisons plutôt Disneyland. La ville se remplie et se vide en fonction de l’arrivée du ferry Hurtigruten. On ne ressent pas de vie dans les rues sauf quand les italiens débarquent. Je fais des beaux panoramiques sur le point de vue sur la ville que l’on aborde par un chemin de crête. Retour au bateau pour vider deux bouteille de rouge qui font dire à Jean-Yves (ex professeur agrégé d’ASAS) « j’aime bien la débauche » pour justifier de terminer tout ce qui est sur la table sans mesure.

20 juillet 2013 Mer du nord

Départ après le plein de gasoil. Nous quittons la côte montagneuse au moteur. Nous croisons un beau paquebot qui va faire le bonheur de ses passagers en les conduisant au sublime fjord Geiranger tout près. Nous on va s’installer dans la dure vie de marin. Je me mets en mode silence car la nausée est proche avec toutes ces odeurs de gasoil. En fait, il y a un cheveu entre prendre son pied car on ne souffre pas du mal de mer et de la fatigue et comater entre nausée et sommeil. La frontière entre plaisir et douleur est ténue. Heureusement l’amarinage se fait chaque jour passé sur le bateau. Je vais doucement reprendre mes esprits lors des quart de nuit quatre heures à six heures du mat en co-pilote et six heures huit heures à la barre dans le brouillard où seuls quelques oiseaux nous rendent visite. Escadrille de Fous de Bassan et Fulmars Boréal (ceux qui font 800 km pour venir chasser sur les côtes norvégiennes en venant du Spitzberg. Plus de repas mais grignotage. Sommeil cassé. Vent de face donc difficile de mettre le génois. Le carré du bateau n’est plus le lieu convivial des dernières soirées mais un vaste champ de bataille. Les bouteilles et paquet de chips et autre trucs s’entassent dans l’évier seul réceptacle qui évite que tout glisse avec le roulis. La brume s’épaissit et je lis de l’inquiétude sur le visage de Jean-Jacques qui commence à réfléchir sur la collision en mer du nord.

21 juillet 2013 Mer du nord

J’ai passé un bout de nuit callé contre la paroi derrière laquelle je sens l’écoulement de l’eau, chaque vagues pousse un peu mon dos. Les bruits peuplent mon réveil. J’entends que le génois est rentré ce qui signifie que le vent tombe. Le moteur se met en route. On ressent à l’intérieur toute la vie du bateau. On devine les changements de cap, les vagues, la force du vent. Réveillé à onze heures du matin car Fred veux que je lui dise si je comprends ce que barjaque un type dans un haut-parleur sur un bateau dans la brume qui manifestement veux nous chasser d’une zone de plates-formes pétrolières. Ceci se confirmera lorsque la VHF (qui marche !) m’annonce en anglais qu’il faut changer de cap. Ensuite le chien de garde nous lâchera après que j’ai décliné notre destination, mon nom et celui du bateau et en promettant de suivre le cap indiqué durant quatre heures. Je vous propose un interlude philosophique : « Dans un monde qui change vite, la seule solution réside dans l’intériorité. Il faut rechercher et cultiver en soi ce qui dure. Il s’agit d’orienter ses choix en fonction de ce qui garde vivant. Si on utilise ce barème, un décapage incroyable surviendrait dans notre vie car il amènerait à rompre avec bon nombre d’habitudes, de responsabilités et de routines » voilà ça ira pour alimenter des heures de méditation dans cet univers de brume. Sinon j’ai aussi « celui qui suit la mode se considère comme un porte manteau » c’est drôle non ? On s’amuse ensuite à viser les stations pétrolières mais soit on se fait jeter par une corne de brume menaçante soit Jean-Yves un peu timide nous fait passer à deux mille ce qui fait que l’on ne les voit pas étant donné que l’on ne voit rien à 500 mètres. On arrive à distinguer une plate-forme qui émerge de la brume (regardez la photo) protégée derrière son chien de garde. Je fais un grand repas sandwich œuf au plat bacon puis un dîner salade de riz steak au poivre. Le tout mangé sur le pont dans la brume environnante. Le vent tombe. Dans la nuit j’entends que l’on a une panne de moteur, plus d’électricité…

22 juillet 2013 Mer du nord/ Lerwick (Shetlands)

Quart de deux heures du mat à six heures. On coupe le frigo, le pilote, les lampes, la VHF, la cartographie car plus de batterie et plus non plus de moteur. Vent arrière assez féérique malgré le froid et l’endormissement. Je tangone le génois car il bat mal. Un petit dos de dauphin annonce la côte prochaine (après deux jours, deux nuits et une matinée). Les falaises vertes auxquelles s’accrochent les moutons des Shetlands  sortent de la brume et les cormorans,  fous de bassan en escadrille, macareux trouillards, mouettes tridactyles viennent nous saluer de leurs falaises criardes. Nous arrivons dans le pays des fameux poney qui parait-il ne grandissent pas car ils se cachent du vent derrière les petits murs (lol). Ils grandissent en France de génération en génération car le mode de vie est plus clément. Toasts bacon très classe de Jean-Jacques. Personne, une lande sauvage, dommage que sous devions aller au port pour recharger les batteries et réparer le moteur, le mouillage dans une baie infestée de drakkars sera pour une prochaine. Arrivée à Lerwick. Petit port où l’on manœuvre avec le peu de moteur qui reste et une place réduite au minimum. Saucisses un peu dégleu pour remonter le moral des troupes fatiguées et départ dans les rues de briques « anglaises » pour trouver un motoriste. Des énormes tuyaux sont chargés sur une barge immense pour rejoindre les stations pétrolières. Les gens sont gentils mais brut de décoffrage. On ne sent pas trop les intellectuels. Il y a même un type qui peut pas mettre les bras le long du corps tellement il a des biceps. Le fish and ships fait des ravages et la démarche est lourde. Bref un mécano spécialisé Perkins viendra demain 8h et nous allons nous reposer au bateau. Je suis content de reparler anglais. Visite au pub pour boire une Guinness 4,71€ la pinte (cela fait longtemps). Pas de femme sauf les deux serveuses (musclées et viriles). Je dine d’un fish and chips 8,45€ (poisson frit et frites que je n’ai pas mangé depuis mon adolescence) sur lequel je ne mets pas de vinaigre comme me le conseille la jeune fille grassouillette qui me le conseille. Le poisson est immense mais qu’est-ce que c’est gras, on comprend les deux ou trois papiers graisseux qui entourent le délice. Bref demain je ferais un jogging et on en parle plus. Mes alcooliques dinent de deux œufs au plat bacon car ils n’ont pas trouvé les restaurants traditionnels. Je vous laisse sur une réflexion : pourquoi voyager loin puisque le vrai voyage est intérieur ? Peut-être que l’on voyage parce que l’on ne sait pas couper les ponts chez nous pour entreprendre le voyage intérieur que Thoreau a fait autour de sa maison toute sa vie… Bonne nuit dans ce port tranquille à côté de la barge hôtel pour les travailleurs du pétrole.

 

23 juillet 2013 Lerwick (Shetlands)/Moussa(Shetlands)

Réveille pour le jogging. Pas grand monde dans les rues hormis quelques promeneurs de chiens. Beaux paysages de lande sauvage puis parcs et jardin tondu à raz. Les chats sont gros (peut être mangent-ils du fish and chips ou bien sont-ils couvert de fourrure pour l’hiver rigoureux). J’appelle le mécano car il est neuf heures et qu’il avait dit venir pour huit heures mais je me rends compte qu’il y a un changement d’heure ce qui explique que je n’ai pas vu grand monde ce matin. Douche royale pour 1,69€ de 9 m2 avec le monsieur très serviable qui vient nettoyer et ouvre l’eau chaude. Petit radiant sous lequel on passerait bien sa vie. Le gars du moteur est là. Plus de tringlerie pour passer les vitesses et courroie et filtres à vérifier… Il revient avec tout ça et il d’avère que le filtre à gasoil est effectivement responsable car il est entièrement bouché ce qui explique que le moteur accélérait lorsque le gasoil n’arrivait pas. Pour la tringlerie, c’est le bouton de débraillage qui coinçait. Rien de compliqué finalement. Sur le quai, les voisins norvégiens chargent moulte caisses d’alcool surement détaxé. Saumon grillé riz puis départ avec un moteur tout neuf et au près. Nous nous retrouvons vite à Mousa, petite île sauvage qui va faire notre bonheur à nous autres avides de grands espaces vierges de lande sauvage. Nous mouillons abrité du sud est sous le Mousa Broch (tour bâtie il y a 2000 ans à l’âge de fer) qui semble être une habitation de luxe plutôt qu’un ouvrage défensif… L’ouvrage est étonnant puisque nous découvrons un escalier en spirale qui se trouve en fait entre le mur extérieur et un second mur intérieur (comme s’ils avaient construit deux tours l’une dans l’autre). Nous partons chacun dans une direction… Mon objectif c’est de me perdre dans ce paysage et trouver le phoque que nous avons aperçu à notre arrivée au mouillage. Je rencontre les fameux moutons et ramasse leur laine accrochée à la lande puis je fais en sorte de déranger les oiseaux pour qu’ils m’attaquent et prendre ainsi des photos à couper le souffle. Les attaques se déroulent comme prévu mais les photos sont ratées. Plus tard, je retrouve Jean-Yves dans la lande qui a déniché une colonie de phoques en position de banane (la queue et la tête qui sortent de l’eau) et avec lesquels nous allons jouer durant une heure. Ils nous observent, les plus vieux sortent la tête, les plus jeunes s’approchent. Une multitude de cris d’oiseaux, de bêlements et de bruit d’évents peuplent la scène. C’est un spectacle grandiose que nous offre la nature aujourd’hui. Ce moment vaut tous les efforts entrepris et sera je pense le temps fort du voyage. Nous rentrons hébétés de nature et joyeux. Du coup, on ouvre la bouteille de whisky du capitaine et l’on festoie de porc, pâtes, vin rouge, fromage anglais (orange radioactif), figolu, chocolat. Tout le monde s’endort dans la brume, la tour veille sur nous. Les rêves de la journée laissent la place à ceux de la nuit. Les pétrels (oiseaux) rentrent de leur pèche vers minuit pour éviter les attaques des plus gros oiseaux.

24 juillet 2013 Moussa(Shetlands)/Fair Island(Ecosse)

Nous quittons le mouillage de rêve quoiqu’en fin de nuit le roulis m’a obligé à dormir en PLS ce qui fait que l’équipage se réveille fatigué. Jean-Yves a été piqué par une mouche qui le pousse à vouloir absolument vider l’huile qui se trouve dans la cale moteur alors que l’opération est déjà délicate au port… Il comprendra les subtilités de ce métier après avoir taché sa chemise. Bref, on petit déjeune et l’on part dans la brume. Le cap sud des Shetlands sort à peine du brouillard pour nous dire adieu. Grosse mer croisée au cap, la mer se fait une coupe tendance à piques. Nous avons presque le soleil à l’arrivée à Fair Island après avoir marché huit nœuds ! C’est l’île qui se trouve entre l’Ecosse et les Shetlands. Un port mini et bien abrité, une plage avec ses deux phoques et deux cabanes plus un centre d’observation des oiseaux et puis rien. Pas un troquet, pas un bar tabac. Grosse salade, œuf, bacon arrosés d’un bon vin pour partir à l’ascension du phare par une lande habitée d’oiseaux, de lapins, de moutons tondus ou pas, d’agneaux. On trouve des chapeaux de gendarmes sur les falaises apportés là par les oiseaux. La corne de brume au phare faisait un déplacement angulaire de plus de cent quatre-vingt degrés à l’époque ou la rouille n’avait pas fait taire la machine humaine. Au cap nous entendons les cris des phoques qui se disputent les meilleures places. Toute une colonie qui se sèche au pied des falaises. Grandiose!!! Haricots verts viande saumon (les restes quoi)

25 juillet 2013  Fair Island(Ecosse)/Hollande bay(Orcades)

Grosse journée de navigation (80 miles) dans le brouillard principalement. Les Orcades nous apparaissent plates (pas de falaise ou montagne). Jean-Jacques prends peur à l’entrée d’un passage ou le courant d’environ 6 nœuds nous laisse globalement sur place. Le bateau oscille donc entre les deux berges dangereuses en faisant des zigzags peu favorables à l’avancement. Il nous faudra environ une heure pour faire 800 mètres. La mer s'est transformée en une marmite et nous appellerons à présent Jean-Jacques le marmiton. Il semble que passer à la corde comme le préconisait Jean-Yves ait été la meilleure solution. La suite est meilleure même si elle se passe  dans la brume car nous naviguons à 7 nœuds. Mouillage dans une large baie. Jean-Jacques sonde le fond avec la sonde à main mais il accroche la sonde au fond et comme le bateau avance, la corde se déroulant, la lecture de la profondeur augmente sans cesse. Au moins on ne l’a pas prise dans l’hélice du moteur. On ne sait pas pourquoi le capitaine décide de mouiller aussi loin de la plage (presque un kilomètre). Tout l’équipage le fustige à souhait et Jean-Yves n’arrête pas de rigoler. L’équipage est un peu fatigué et les pâtes pesto accompagnées de spec nous réconfortent après la crise de rire.

26 juillet 2013 Hollande bay(Orcades)/Inverness(Ecosse)

Levé à 6 heures  Fred et moi pour commencer la navigation au plus tôt sachant que nous avons 100 miles à parcourir soit 20h à 5 nœuds…(l'arrivée se fera ce soir à deux heures du matin). Tout commence à la voile dans la brume et continue dans la brume au moteur. On chante la complainte de la brume et il n’y a plus grand-chose à manger. Nous devons être à Inverness pour récupérer ce soir deux marins fringants Gilles et Richard (venus l’année dernière) qui veulent embouquer le canal Calédonien avec nous. Journée déprimante, je n’ai aucun plaisir mais la salade de pommes de terre le midi et les pâtes du soir mangées dehors sous un ciel magnifique enfin dégagé vers vingt heures accompagnés de la visite de dauphins et de phoques ranime le moral. Arrivée de nuit donc sur Inverness qui présente une configuration qui oblige à des manoeuvres précises car malgré la largeur du détroit, seul un petit passage sur le côté présente suffisamment de fond. La lune est magnifique et les pétroliers font les arbres de noël à l'avance. Arrivé au pont de nuit et sans information sur sa hauteur et la marée on se demande si le mat passe ce qui nous oblige à tangenter le pont à contre courant pour constater (ouf) que ça passe (on aurait eu l'air malin de  devoir remettre le projet canal Calédonien pour cette raison... Nos copains ont pris une chambre d’hôtel pour ne pas nous attendre indéfiniment, ils ont eu bien raison.

27 juillet 2013 Inverness (Ecosse)/Dores Loch Ness (Ecosse)

Réveil sous le soleil! On ouvre tout, je sors le matelas encore humide et je fais une lessive dans la douche. Douche royale et internet à volonté dans cette marina high tech qui vient d’ouvrir mais qui nous escroque de 32 livres. Rien pour le petit déjeuné, les provisions sont épuisées et le magasin est à 3 kilomètres. Je pars à pieds investiguer cette ville. Je traverse la zone industrielle dans laquelle je découvre le monstre du Loch Ness (voir photo) puis des quartiers très ouvriers puis un centre-ville tranquille sur les berges du Ness, très animé, l’ambiance est aux vacances, de la musique, des hommes en kilt, des femmes en robe à fleurs démodée (anglais quoi..). Je rentre vite pour découvrir l’équipe au complet et l’on part toujours sans avoir mangé pour les écluses que j’appelle sur le canal 74. On croise un gros dauphin dans l’eau marron et on embouque la première écluse après avoir été soulagés de 200€ pour pouvoir traverser l’ensemble du canal. Les éclusiers sont très sympas. C’est tout un business car lorsque l’eau monte, il faut chaque fois reprendre des amarres surtout lorsque l’on passe avec une grosse péniche. Nous passons ainsi quatre écluses les unes après les autres, et gravissons les marches d’eau. L'éclusier m'explique qu'il a deux kilts faits main et que chacun vaut dans les 500€. La suite c’est un canal bucolique, les gens sont à l’aviron, les autres jogguent et nous saluent de la berge, on promène son chien… Pour la dernière écluse, avant d’arriver au lac, la pluie s’installe et comme c’est presque l’heure de la fermeture, j’ai du mal à motiver le fonctionnaire qui n’accepte qu’avec mauvaise grâce de nous faire passer lorsque je lui dis que « le capitaine veux dormir sur le lac ». Toujours appeler les grandes instances dans ces cas. On déjeune vers 17h d’un sandwiche œuf bacon (je fais le service pour 6) arrosé de whisky (c’est la région, donc c’est un acte culturel de le boire). Mouillage sympa mais venté. Je respecte ma promesse de nager dans le lac qui franchement est glacé et malgré les vingt minutes passées dans l’eau noirâtre, aucun monstre ne me chatouille les pieds. A bon entendeur, le monstre est une pure fiction qui nous a tout de même fait venir ici. Gros repas du soir à six autour de la table. Pates, viande, vin rouge et glace !!!! (Merci Jean-Jacques).  La conversation s’oriente sur les grands navigateurs et leurs déboires, Nelson, Trafalgar, Magellan, Colomb…

28 juillet 2013 Dores Loch Ness (Ecosse)/Fort Augustus(Ecosse)

Réveil difficile car le capitaine avec qui je partage la cabine avant a ronflé toute la nuit et la pluie s’installe. Pas de jus d’orange pas de lait donc pas de boisson pour moi, j’aurais dû participer aux courses mais il fallait limiter les places en taxi. Des nageurs traversent le lac accompagnés d’un zodiac et les types n’ont pas de combinaisons. Ils ont par contre le bonnet de bain ?... Nous passons un certain temps sur les comptes entre les taux de change et le reste. Nous passons devant les ruines d’un château hanté en bord de lac. Puis l’on arrive pour passer les cinq écluses et là il y a du monde qui veut monter et d’autres qui veulent descendre. Je m’éclate sur des portraits photos tout en essayant de traduire l’intérêt des gens qui assistent au spectacle du travail des éclusiers. Le village est en marches d’escalier pour suivre la montée progressive des bateaux. Il fait plutôt beau ! C’est l’ambiance vacances et chacun tient ses amarres lorsque le courant s’impose dans l’écluse. Des cygnes empruntent aussi les écluses. On passe des heures à la manœuvre des amarres, une passion nouvelle. Les gens nous prennent en photo car on fait le spectacle. Riz curry à midi. Jogging pour moi sur les berges. Le chemin fini dans une forêt humide puis dans les prés et je me retrouve avec des moutons noirs et blancs puis des vaches. Deux d’entre elles s’effrayent à mon arrivée et sautent une haute barrière, même si les pattes arrières ont du mal ! Pas trop graves car c’est encore un champ clos derrière. Je retrouve une écluse qui me permet de gagner l’autre rive bien plus carrossable. Spectacle magnifique. Je comptais manger des céréales mais impossible de trouver le lait. Mes amis arrivent du resto ou ils se sont gavés de pense de moutons et cherchent le lait partout avec moi. Finalement le ticket de caisse nous apprendra que le lait n’est jamais passé à la caisse… Beau couché sur le canal embrumé. J’ai un trésor donné par Jean-Yves : des boules kiess ce qui va m’assurer une nuit sans les ronflements du capitaine.

29 juillet 2013 Fort Augustus(Ecosse)/Corpatch(Ecosse)

Levé pour jogging avec Jean-Jacques et Gilles pendant que le bateau navigue à nos côtés. Rendez-vous à l’écluse. Tout va bien. Cela se complique lorsque l’on décide de continuer pour le château hanté. On ne retrouve pas le bateau au rendez-vous… Nous rencontrons un couple Norvégien de chercheurs au Spitzberg qui a acheté u bateau aux Antilles et qui est remonté par New York et le Canada. Ils ont laissé les enfants à papy mamie… Un type nous dit qu’il a vu passer un bateau bleu, le nôtre est noir ! Bref, nous attendons un moment sur le ponton et puis nous décidons de continuer. Ils sont allés plus vite car nous avons fini sur une nationale qui monte et descend et sur laquelle le trafic nous fait nous garer précipitamment sur le bas-côté. Richard a loué un VTT pour venir nous chercher. Merci Richard. Du coup, nous avons parcouru 12 km…La lande des high lands a disparu et a été remplacée par des sapins. On est plus en Ecosse mais au Canada !! Bientôt les caribous… Allez, petite leçon d’histoire géo sur le canal : 96,5 km de long, 29 écluses, 10 ponts, 32,3 mètres de hauteur par rapport au niveau de la mer. Construction de 1803 à 1822 pour raccourcir les voyages mais aussi les protéger lors des guerres napoléoniennes. Œuf au plat, Bacon, pates, vin de Californie pour le déjeuner. Des oies se reposent dans un champ. Nous rencontrons sur la route deux suisses en canoë. Ariane et Thomas à qui l’on propose de se faire tracter ce qu’ils acceptent vivement vu qu’ils sont très loin et qu’ils doivent rendre le canoë ce soir. Thomas dis que c’est bizarre car on crie « mer » en apercevant la fin du canal alors que généralement le marin crie « terre ». Je dis que nous ne devons pas lâcher le fil d’Ariane qui relie le bateau et leur canoë… Neufs écluses nous attendent en cascade puis trois autres avant la mer. Le train à vapeur sifle en contrebas et part dans un panache de fumée oublié de nos jours. On se fait coincer dans la dernière écluse et partons au pub vider une guinness après avoir mangé un délicieux plat de poulet mariné, légumes et pomme frites.

30 juillet 2013 Corpatch(Ecosse)/Easdale(Ecosse)

On prend la première écluse mais on nous fait poiroter deux heures ensuite. Nous quittons l’alignement du canal calédonien avec un pincement au cœur mais un dauphin et les montagnes environnantes sous un soleil que l’on n’avait pas vu depuis si longtemps nous font passer à un autre monde, Celui de la mer. Tourtes à l’anglaise (relevée) et salade à midi. Je dis que je reviendrais volontiers dans ce coin mais en été cette fois... Nous longeons la belle ville d'Aubane qui peut rappeler les villes de la côte normande. On fait des photos que je vous laisse découvrir. La soirée se passe dans un pub située dans ce petit coin de cité minière (basalt) et ses rues de corons. Guinness et personnel délicieux. Des oiseaux de mauvaise augure regardent les tables en quête de nourriture. Des écossaises chantent "happy birthday" à tribord, nous entonnons "joyeux anniversaire" à bâbord. Certains goutent le whisky (de Jura s'il vous plait pour les connaisseurs). Rentrée en annexe un peu remplie d'eau. 



31 juillet 2013 Easdale(Ecosse)/Jura(Ecosse)

Journée un brin déprimante car vent de face, et donc navigation au moteur. Seul bon moment : la salade de pâtes aux saucisses pour le midi et la soirée. On arrive à la distillerie de Jura et son fameux whisky que nous goûtons au pub le soir même après avoir ramé sous la pluie dans la baie des trois iles. On mange un trio de saumon au pub et on finit au whisky offert par le capitaine (on a dû être de bons matelots alors). On rencontre aussi des fanatiques qui naviguent sur un chalutier à vapeur. Ils sont partis aux Etats-Unis pour trouver la nouvelle chaudière.

1 août 2013 Jura(Ecosse)/Port Ellen(Ecosse)

Jean-Jacques a réveillé tout le monde (même moi avec les boules kies) en gueulant en pleine nuit « Il y a quelqu’un dans la maison ». Du coup on a tous cru que quelqu’un s’était introduit sur le bateau. Lui a réalisé qu’il n’y avait personne une fois sur le pont au milieu de la nuit. Visite de la distillerie et de ses beaux alambics en cuivre. Nous apprenons que certains whisky sont stockés dans des tonneaux français ayant contenu du cognac. La dégustation est violente surtout si tôt le matin. Je ne supporte pas celui qui a été élaboré avec du malt fumé. Nous n’avons pas pu charger nos divers appareils car le fusible de l’adaptateur anglais a fondu. Pas de téléphone, d’appareil photo…Mer forte, vent de face, grisaille = déprime. Par deux fois, nous prenons une grosse douche par le hublot central dans le carré du bateau. L’ordinateur est trempé (mais protégé par un transparent). Nous arrivons dans le joli petit port de Port Ellen où nous accueillent deux signes avec leurs quatre petits au duvet gris). Pas d’électricité car on met dix minutes à trouver le disjoncteur du bateau qui a sauté. Ensuite c’est mieux, nous prenons nos billets d’avion au cyber café et comme Jean-Jacques et Richard se battent avec l’informatique durant deux bonnes heures, je dialogue avec les jeunes et nous passons un moment inoubliable. Charlotte is crazy and Katie is her nurse and Ewan is the doctor, il y a aussi Ileach et bien d’autres. Bref, c’est n’importe quoi mais qu’est-ce que l’on a rigolé et moi j’ai « practicé » mon English. Ils me font boire le « Im Bru » boisson gazeuse écossaise puis me dédicace la bouteille. La suite c’est repas d’au revoir pour nos amis autour de pâtes à l’ail (deux gousses complètes !!!) élaborées par Gilles et pour finir le fameux fromage écossais (le Stilton). Les écossais nous ont ramené au bateau et j’ai dû cheminer un moment avec un ivrogne qui sortait du pub en zigzag et voulais absolument me parler.

2 août 2013 Port Ellen(Ecosse)/Ballycastle(Irlande)

Levé tôt car Jean-Jacques et Richard (que je remercie pour les photos) prennent ce matin leur avion. Ils sont parti au Spar du village une heure avant l’arrivée du car tellement Jean-Jacques était stressé. Je recroise l’ivrogne d’hier en voiture cette fois et qui roule droit et à gauche cette fois ci. Pas de bière car ici, même si les magasins sont ouverts, la caissière n’autorise l’alcool qu’à partir de dix heures. Nous, nous partons dans 20 nœuds de vent de face, vagues de face et le capitaine est pas très chaud et veut retourner au port. Vu les billets d’avions réservés, il vaut mieux partir et finalement un grand soleil et l’essai sur l’eau nous font partir. On verra l’avion de nos amis passer au-dessus du bateau. Même que c’est un avion avec une seule hélice sur le museau. Les fous de bassan volent en escadrille (sans vraiment battre des ailes alors que les guillememaux sont constamment à battre les ailes). Sandwiches saumon et pomme. Le ciel prend tous les aspects et l’on voit au loin les pluies diluviennes qui s’abattent sur la mer. J’essaye d’écrire le journal mais le mal de mer me prend rapidement. Arrivée chaude car beaucoup de vent dans le port ce qui n’aide pas la manœuvre. Le gars du port nous parle de détails alors que nous sommes en train de trimer sur les amarres. Drôle de petite station balnéaire. Des beatniks rejoignent l’île en face pour se rendre à une rave party de trois jours. Certains ressemblent à des clodos punks d’autres ont des robes baba cool et des visons désuets.  Les vrais de vrais ratent le ferry et doivent partir en petits zodiac dans la mer déchainée. Bonne douche puis pub. On finit au Mc Donnel pour un délicieux grand moment de musique irlandaise (tambourin, violon, accordéon, banjo) avec guinness à la main. Je parle bien anglais à nouveau avec la plupart. On se saoule de cette musique, les gens sont très gentils. Rentrée très tardive…




3 août 2013 Ballycastle(Irlande)/Bangor(Irlande)

On part pour longer la côte irlandaise par l’Est et gagner dans deux jours Dublin. Vent arrière qui va nous pousser fort tout le long de la journée. Soleil ! Arrivée dans cette marina luxueuse dans laquelle nous revoyons un beau gréement de la Rochelle vu à Jura. On a le droit à la visite, l’intérieur en acajou verni et les équipées sont en peaux de crocodile… Poulet curry au bateau et découverte de la faune locale. Là on n’est pas déçu. C’est la ville, les faubourgs de Belfast et comme c’est samedi soir on se croirait sur Sunset boulevard. Les cagoles de la côte d’azur c’est du pipi de chat. Ici, blondes brushées, mini-jupe rose, talons ultra hauts et piques derrière, auréole d’ange sur la tête. Une vraie boucherie vulgaire pour nous qui nous trouvons en veste de quart au milieu de cette vie qui nous scotche vu que l’on vient des îles perdues du grand nord.

4 août 2013 Bangor(Irlande)/Dublin(Irlande)

Levé 6h avec soleil. Vent de face puis sud. Séchage du linge sur les filières avant que la pluie arrive. Longue journée... Panne de pilote automatique, je répare, mauvais contact...Gilles me raconte l'histoire d'un Lord qui vit reclus dans son château à jouer aux échecs (depuis une déception amoureuse dans sa jeunesse) sur on ile de Lambay (interdite à tous) que nous laissons sur tribord en arrivant vers Dublin. Nous longeons Portmarnock où j'étais venu pour un voyage linguistique il y a 30 ans...  Lecture, sieste, musique. Arrivée à Dublin vers minuit dans le brouillard avec panne de cartographie régulière... On se fait agresser par un bateau pilote qui nous gueule dessus car un gros bateau arrive… On longe les arbres de noël (cargo tout éclairés de blanc) puis nous accostons sur la marina qui est presque un pub ou nous attendent, pinte de guinness à la main) Josquin et ses deux copains pour prendre la relève.

5 août 2013 Dublin(Irlande)/Lyon(France)

Levé à 6h pour jogging le long de la rivière Liffey (la légende dit que c’est l’eau qui est utilisée pour faire la guinness) me dit Julie. Je me retrouve avec plein de joggeurs car il y a un semi-marathon. Beau stadium, belles écluses et ponts basculants ancestraux. Je quitte l’équipage pour prendre la navette directe pour l’aéroport en saluant les camarades d’infortune. Merci au capitaine, merci à l’équipe bien sympathique et merci Gadji de nous avoir fait découvrir toutes ces beaux mouillages, ces iles sauvages, ces canaux tranquilles.