01/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 25 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Départ
pour le chemin des Incas qui mène au Machu Pichu. En
groupe car c’est obligatoire.
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Pérou
Bresil
Venezuela
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02/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 25 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Chemin
des Incas. Vue réduite car brouillard.
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03/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 25 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Chemin
des Incas. Vue réduite car brouillard. Dodo dans ma tente
avec une ravissante américaine qui en avait marre de
dormir dans une tente qui prend l’eau et entourée de
deux filles.
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04/03/2002 (Pérou)
Distance parcourue : 25 Km (journal perdu dans les postes
donc repris de mémoire)
Départ
dans la nuit et arrivée au Machu Pichu fatigué,
trempé par la pluie. On écourte quelque peu la
visite, je descends à pied sur Aguas Caliente ou je retrouve
mon américaine à la microgare de ce bled rigolo
traversé par les rails de train.
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05/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 175 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Train,
je me fâche avec l’américaine qui a ses humeurs
et je prends un bus pour Cuzco pour récupérer
mes affaires à l’agence et commencer le stop pour Abancay
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06/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 150 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Stop
d’Abancay à Andahualas (routes désertées
mais ultra typiques, malgré le stop, je marche 6 heures
par jour)
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07/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 150 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Stop
d’Andahualas à Ayacucho (routes toujours désertées
mais ultra typiques et je marche encore 6 heures par jour).
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08/03/2002 (Pérou)
Distance parcourue : 150 Km (journal perdu dans les postes donc
repris de mémoire)
Stop
pour Ayacucho (routes désertées…6h de marche par
jour )
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09/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 150 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Stop
d’Ayacucho à Huacano (routes désertées…)
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10/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 150 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Stop
pour Huacano (routes…Vous connaissez la suite)
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11/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 150 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Stop
pour Pucalpa. Achat d’un hamac et je saute dans le bateau. Tout
le monde dort sur le pont dans les hamacs alignés.
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12/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 200 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Bateau
sur le majestueux fleuve Amazone. Yoga et méditation.
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13/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 200 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Bateau
sur le majestueux fleuve Amazone. Yoga et méditation.
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14/03/2002 (Pérou) Distance parcourue
: 200 Km (journal perdu dans les postes donc repris de mémoire)
Bateau
sur le majestueux fleuve Amazone. Yoga et méditation.
Nombreuses rencontres, moments simples. Porridge le matin et
riz poisson le midi et le soir. J’invite une fille de 12 ans
à danser sur le pont du bateau, sa mère ravie
me donne un fruit bizarre et délicieux. Elle me
dit qu’une montre ça pressurise (si jeune et déjà
si lucide. Elle me pose 1000 questions à la minute, que
c’est chouette l’âge ou l’on se pose autant de questions,
ou l’on s’intéresse tant à ce qu’il y a derrière
les apparences.
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15/03/2002 (Pérou)
Dépenses : 450 F - Distance parcourue : 30 km
Musique
à fond sur la lancha, je me lève donc, prends
la douche, lave du linge jusqu'à ce que le pilote me
dise qu'il est deux heures du mat ! Je retourne donc au lit
pour lire le dictionnaire des citations françaises, c'est
la bonne heure pour s'adonner à la lecture des fleurs
du mal de Charles Beaudelaire. Je somnole quand me réveille
l'hymne national à 6 heures pétantes sur radio
Kora à fond dans tout le port. Je retrouve plus
tard, ma famille péruvienne pour partir au zoo de la
laguna Quisacocha. Sur la langue de boue qui sert de port des
hommes montrent des poissons d'un bon mètre de long au
bout de leurs bras. Je goutte le lucma, un fruit orange, hyper
nutritif qui colle aux mains et sur les dents. On va au marché
avec un bus sans vitre aux fenêtres et en bois, j'y rachète
ce que l'on m'a volé hier dont les 276 F de lariam. Je
me tartine du pain et avale un verre de jus de fruit pressé
par une ravissante barbie locale pendant que mes amis ont opté
en guise de petit déjeuner pour un poisson riz. Un type
bourré me parle, mais je ne comprends rien, Adela paye
en sortant à chaque fois son portefeuille de son soutien-gorge
en soulevant son pull-over ce qui expose au regard de tous sa
poitrine généreuse... Au zoo, je suis stupéfait
par la variété de tigres, je rencontre les toucans,
tapirs, tortues, crocodiles, les perroquets Loro Hablador qui
nous saluent de Hola et amigo. Je passe une bonne heure avec
un singe mono Makisapa sur mes épaules (noir, très
allongé, une paume de main à la queue) avant qu'il
ne cherche les lantes dans les cheveux de Johanna et les croque
avec ses dents aiguisées dans un bruit à faire
peur. Retour en stop avec deux jeunes étudiantes qui
me branchent sans fioritures, elles sont très séduisantes
mais j'ai un bateau à prendre moi ! La ville est bruyante,
un flot discontinu de moto taxi à trois roues, c'est
la pollution. J'achète du chocolat à tartiner
pour me consoler d'avoir laissé mes étudiantes
et c'est la trouille arrivé au port car la lancha n'est
plus là et j'y ai laissé toutes mes affaires (la
trouille que tu peux avoir quant tu cherches ta carte bleue
que tu ne trouves plus...). Je retrouve 5 km plus loin la Natalia
Carolina et donc mes affaire et peux donc embarquer sur l'Héroica
pour 90 F. Là c'est l'horreur car il n'y a qu'une salle
fermée, bourrée de hamac, les gens sont coude
à coude et pour voir le fleuve, juste un couloir de 2
mètres qui mène aux toilettes. Je craque, défais
mon hamac, j'ai besoin d'espace vital, de liberté de
mouvement, d'intimité, 3 jours d'une telle promiscuité
jamais ! Avec l'accord de Manuel le capitaine, je fixe ma tente
sur le toit du bateau. Me voilà donc dans la nuit, dans
le vent, comme un dingue avec la torche à fixer tant
bien que mal la tente avec des planches et une pirogue... 2
bananes pour le dîner.
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16/03/2002 (Pérou) Dépenses
: 0 F - Distance parcourue : 400 km
Quelle
belle nuit tranquille, je rigole de me voir perché sur
le toit, le capitaine me salue, d'ici je vois tout le poste
de pilotage. Je descends pour toucher ma ration de porridge
et rencontre Rachelle (suisse) et Tonio (français) avec
lesquels je discute une grande partie de l'après-midi.
Elle, ne supporte plus la société suisse, elle
voyage seule et prépare son voyage pour l'Asie, lui a
passé 8 mois dans la jungle en diète à
étudier la médecine traditionnelle, le secret
des plantes, il dit qu'avec un régime alimentaire sain,
le corps peut se défendre seul sans avoir besoin de la
clique des médicaments modernes, il dit que la médecine
moderne supprime les effets mais pas les causes du mal ce qui
est crétin. J'aime bien le voyage car c'est les rencontres,
des gens très différents, puis des séparations
qui laissent toujours bête, toi à gauche moi à
droite ... « on ne reçoit pas la sagesse, il faut
la découvrir soi même après un trajet que
personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner
» Marcel Proust. C'est ça mon voyage : un voyage
initiatique, chacun le sien .
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17/03/2002 (Brésil) Dépenses
: 34 F - Distance parcourue : 0 km
Arrivée
matinale à Santa Rosa (Pérou), on prend une pirogue
bien négociée pour traverser le fleuve et se retrouver
à Tabatinga (Brésil) à deux pas de Leticia
(Colombie). Tonio me montre des perroquets dans le ciel et m'explique
qu'ils volent toujours en couple, quand l'un meurt, l'autre
monte haut dans les airs pour s'écraser au sol. Rachelle,
Tonio et moi prenons un hôtel, je dors avec Tonio ce qui
m'excite moins que de dormir avec Rachelle. Malgré qu'un
ami Japonais m'ait prêté un T-shirt pour que je
ne rentre pas torse nu à la douane, les policiers me
prennent de haut et pour m'apprendre la vie me donnent 10 jours
de visa alors qu'ils donneront 90 jours à Rachelle (je
vais donc être obligé de faire un passage en Colombie
pour rerentrer au Brésil avec plus de jours). Je pars
avec Tonio dans les rues direction la Colombie et sous une pluie
démentielle, nous sommes trempés, torse nu, portefeuille
protégé dans un sac plastique, on saute dans les
flaques comme des gosses. Tonio achète pour 150 F une
boulle de 10 cm de diamtre de marijuana Colombienne. Riz, légumes
à midi, pain oeufs à 16 heures car j'étais
affamé, assiette de riz et glaces dans les rue de Tabatinga
après un joint sans tabac qui nous montre la rue à
l'envers.
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18/03/2002 (Colombie) Dépenses
: 63 F - Distance parcourue : 16 km
C'est
l'anniversaire de ma fille Lucie et elle se trouve à
des milliers de kilomètres ! Je fais le petit déjeuner
à Tonio, il a le droit au traditionnel pain, beurre,
confiture, lait. On part au marché local pour acheter
de quoi manger dans la jungle car on a décidé
de ne pas rester là trois jours en attendant la lancha.
On laisse les affaires chez Fernando, un copain de Tonio qui
nous offre un riz complet délicieux. Je fais mon entrée
officielle en Colombie à l'aéroport après
un stop avec un camion. On marche sur la route ensoleillée
et un pickup nous emmène un bout de chemin avant de remarcher
jusqu'au kilomètre 15 où l'on campe car la nuit
est déjà là. On dîne sous la moustiquaire
qui nous sert de salle à manger car les suceurs de sang
sont nombreux, on boit l'eau marron du marécage et nous
régalons d'une salade de concombres, oignons, carottes.
Les crapauds coassent la marijuana nous scotche sur le chant
de ces batraciens.
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19/03/2002 (Colombie) Dépenses
: 0 F - Distance parcourue : 20 km
Tonio
fait des galettes en mixant des bananes avec de la farine de
blé, de maïs, le tout grillé dans ma poêle
avec un peu de margarine, un délice de la jungle. On
fait la toilette dans un petit rio et je rigole de voir Tonio
sur le bord de la route nue, une casserole se cacher alors que
deux femmes passent à ce moment là. Au kilomètre
22, on s'enfonce dans la jungle, je mets mon pantalon goretex
et mes chaussures chinoises pour parer aux serpents, on a chacun
une machette à la main au cas où, deux Indiana
Jones quoi ! Farine de yucca brava et blanca dans lesquelles
on râpe la companela (bloc de sure de cannes), arrosé
d'eau toujours marron. Les moustiques sont là, pas moyen
de se relaxer, on transpire, c'est l'humidité, grosses
gouttes sur le front, enfin de quoi te faire passer le goût
de la jungle. Dans cet enfer vert, des papillons immenses font
des taches bleu électrique, merveille de notre nature,
vol gracieux dans cet univers de lianes et de racines. Des toucans
passent au-dessus de nos têtes, on glisse sur des ponts
de bois pourri, les pieds disparaissent dans la boue épaisse,
chaque fois la même question, serpent pas serpent ? mygale
pas mygale ? Montées, descentes, on croise un petit serpent
noir. Je marche lentement car je ne suis pas en forme, l'eau
d'hier ou l'humidité je ne sais pas, je me sens faible.
Pour la nuit, même organisation qu'hier. On se gave d'une
salade de spaghetti, oignons, thon, carottes et Tonio brûle
la moustiquaire en sortant de la « salle à manger
» avec la lampe à pétrole et renverse les
pâtes qui cuisaient. Dans la rivière, de gros poissons
mais on n'a pas d'hameçon ; sur le tronc qui permet de
la traverser, une grosse araignée. La nuit nous entoure,
des singes sautent dans les feuillages en grand fracas, les
toucans crient, on fait la chasse aux moustiques dans la tente,
on en tue plus de trente, le sang gicle...
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20/03/2002 (Colombie) Dépenses
: 0 F - Distance parcourue : 0 km
Il
pleut, pas de petit déjeuner donc et tente pliée
mouillée dans le sac. On arrive deux heures plus tard
au rio Calderone, au loin les cris d'une famille de singes,
je garde les sacs pendant que Tonio se jette à l'eau
pour traverser le rio à la nage et chercher son ami Alfredo
qui reviendra plus tard me chercher en pirogue. Quel moment
de bonheur, on file sur l'eau, à contre courant, qui
cache les caïmans, tortues, poissons, serpents ? Je pagaye
à l'arrière pendant qu'Alfredo manie la pagaie
avec art à l'avant, les berges sont couvertes de branches
qui tombent dans le rio. On arrive après un chemin boueux
dans la maison d'Alfredo, sur pilotis, pas de murs mais juste
un plancher et un toit, au milieu d'un paradis de plantes tropicales,
végétation luxuriante, calme absolu, paix de l'âme
retrouvée, quel cadeau des dieux après un chemin
si difficile. On mange des bananes platanos asado (sur la braise)
et une colada (farine de céréales, lait, sucre),
suivi de la lecture du fond des tasses de café. On passe
un bout d'après-midi chez Anne une italienne qui vit
avec Miguel dans un coin de paradis au milieu des bananiers,
papayers... Je goûte là l'umani, un nouveau fruit
(il n'y a presque rien à manger car le noyau est énorme).
Retour à la nuit, sur le chemin dans la jungle et pieds
nus por favor ! Ce soir, pas de bouffe car c'est le grand soir
de l'Ayahuasca. Pedro, Nicolas, Alfredo, Punika, Tonio et moi
en cercle, on commence par le rapé (poudre fine de tabac
envoyé par Pedro dans les narines avec une paille) qui
te monte vite au cerveau puis chacun boit son verre d'Ayahuasca
en faisant un voeu et chacun dit "salud" après
que chacun vide son verre. Pedro bat la mesure sur nos têtes
avec une branche feuillue (chacapa) et entonne des chants pour
faire venir les esprits « Ayahuasquita Medicinitay né
Dolay Linda nay nay né ». Il y a 3 000 préparations
différentes, c ‘est un breuvage à base
de plantes uniquement, qui soigne et donne des visions. Je suis
défoncé durant 3 heures, m'écroule sur
le lit après avoir comme tout le monde vomi dans des
râles infâmes plus proches du loup que de l'homme.
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21/03/2002 (Colombie) Dépenses
: 0 F - Distance parcourue : 0 km
Levés
fatigués, on ne partira pas aujourd'hui mais demain,
une fois reposés. Café, un peu de Colada et on
a tous du mal a sortir du coma. Je pars avec Tonio, Nicolas
et Alfredo en pirogue pour la chagra (clairière) où
Alfredo va ramasser la Yuca pour faire le déjeuner. On
déterre donc les espèces de pomme de terre et
l'on se fait la visite de ce paradis en goutant successivement
les goyaves, les grenades à chair gris métallique
et la canne à sucre que l'on écorce avec les dents
comme des sauvages. A midi, Yuca cuites, bananes frites, riz,
haricots et piment. Je donne mon poisson « chat »
à Tonio. Grosse sieste avant de diner toujours sur le
banc et la table de bois fixée par des cordes, sous le
toit de feuilles, les casseroles noires de suie reposent sur
le feu de bois. Tonio m'explique qu'un couple qui vit non loin
a été ensorcelé, ils ont eu de grosses
plaies inexpliquées sur les jambes. L'homme s'est battu
à la machette jusqu'à ce que le sort envoyé
par un homme jaloux soit retourné sur lui par le sorcier
de la ville. Je sombre dans le sommeil en écoutant Punika
qui chante en allemand une chanson triste avec une voix d'enfant
inoubliable, ce chant s'envole dans le ciel de la jungle, accompagné
des bruits de corbeaux que font les crapauds.
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22/03/2002 (Colombie) Dépenses
: 30 F - Distance parcourue : 40 km
Départ
matinal après avoir avalé le plat de yuca haricots
et piments sur un dernier café. Alfredo a attrapé
deux énormes poissons triangulaires pour midi qui finissent
de respirer la vie accrochés par une branche qui leur
rend les ouïes rouges de sang. Plein de courage, on part
pour 7 heures de jungle pour retourner sur Leticia. Sur le chemin,
des colonnes de fourmis sagement alignées et qui transportent
des bouts de feuilles découpées dix fois plus
grandes qu'elles. Pause spaghettis-oignons avant de repartir
sous le soleil pour gagner le kilomètre 22. On craque
pour un taxi, je tamponne ma sortie de Colombie et on retrouve
Fernando chez lui pour passer une soirée autour de jus
de bananes, riz complet, bananes grillées,des Gun's&Roses
et d'un dernier joint de l'amitié. Tonio rêve d'acheter
sa chagra pour 20 000 F et se nourrir de ses fruits et légumes,
d'ouvrir son centre de diète, de médecine traditionnelle.
Il me raconte l'histoire de Fernando à qui on avait annoncé
sa mort du sida prochaine, il s'est retiré dans les montagnes,
a suivi une diète macrobiotique durant 3 ans et est toujours
vivant (13 ans) et ne croit plus au sida.
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23/03/2002 (Brésil) Dépenses
: 166 F - Distance parcourue : 0 km
«
D'autres encore reçoivent la semence parmi les plantes
épineuses : ils ont entendu la parole, mais les soucis
de la vie de ce monde et les plaisirs trompeurs de la richesse
étouffent la parole qui ne produit rien » Matthieu
13 / Bible. « Le désir fleurit, la possession flétrit
toute chose » Proust. « J'ai voulu tout voir, tout
avoir, je me suis trop hâté de vivre » Charles
Gros. « Plus ça change, plus c'est la même
chose » Alphonse Karr. « Il y a deux manières
d'être malheureux : désirer ce que l'on n'a pas
ou posséder ce que l'on désirait » Pierre
Louys. « Il n'y a que les pauvres de généreux
» Balzac. « Les biens de la terre ne font que creuser
l'âme et en augmenter le vide » Chateaubriand .
Pour moi aujourd'hui, la possession c'est le début de
la fin, et comme on sait bien se noyer au milieu d'une multitude
de choses inutiles !!! Je quitte Tonio à regret et prend
un minibus pour le Brésil. A la police, ils me donnent
cette fois 30 jours car j'y vais avec tact . Pain confiture,
j'achète des bananes, deux papayes et des tomates pour
déjeuner et embarque sur la Coracao de Mae, un bateau
en partance pour Manaus qui restera bizarrement presque déserte.
Je mets le hamac mais je vais finalement dormir sur le sol.
Pâtes sur mon gaz car le premier repas n'est pas compris
comme souvent dans le prix du billet. La police à chapeau
de cow-boy et gueule de tueur nous contrôle à 3h30
du mat ! Ils fouillent l'intégralité de mon sac
car j'ai eu le malheur de manifester mon mécontentement
au sortir du lit. « Que dois-je faire encore ? Si tu veux
être parfait, lui dit Jésus, vas vendre tout ce
que tu possèdes et donne l'argent aux pauvres, alors
tu auras des richesses dans les cieux ».
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24/03/2002 (Brésil) Dépenses
: 0 F - Distance parcourue : 333 km
Quel
bonheur que d'avoir tout son temps pour se lever, rien à
faire de la journée, je regarde l'eau du plus long fleuve
du monde qui passe devant mes yeux, au travers des mailles de
mon hamac, tout est ici propice à la méditation.
En fait, c'est ce que je préfère dans la vie,
j'ai besoin de me poser, de laisser à tout mon être
le temps de digérer l'existence, de laisser filer mes
pensées à leur gré, libres d'elles mêmes,
d'aller et venir alors que je me pause en simple observateur
de cette chimie intérieure, la vie quoi, celle qui reste
cachée au fond de nous-mêmes si l'on ne s'arrête
pas un moment. « La science a fait de nous des dieux avant
que nous méritions d'être des hommes » dit
Jean Rostand, nous nous sommes noyés dans la modernité
avant d'avoir appris à nager. Bonheur, on te cherche
tous mais où es-tu ? Avant, il faut je pense avoir connu
le malheur pour être bien conscient de ma chance, pour
bien appréhender la vie « rien ne nous rend si
grand qu'une grande douleur » disait Musset, « la
manière la plus profonde de sentir quelque chose est
d'en souffrir » disait Flaubert. « Te voilà
redevenu homme puisque tu pleures » Jules Vernes. «
Nos plaisirs les plus doux ne vont pas sans tristesse »
Corneille. « En toute chose il faut considérer
la fin » Jean de La Fontaine. « Cette tristesse
et ce comique, tristesse qui fait rire, comique qui fait pleurer
les âmes hautes » Octave Minbeau. Avec ce bagage,
cette connaissance, cette acceptation du mal, de l'existence
de la souffrance, on peut apprécier et jouir, couler
une existence dans la paix, calme, où toute chose se
goutte, se déguste, fait vibrer. Le bonheur n'est pas
comme beaucoup d'Européens pensent de se noyer dans les
plaisirs et de faire la chasse aux mauvaises choses de la vie,
les bouddhistes l'ont bien compris. Je retourne à la
vie du navire pour mettre un peu de margarine sur des crackers
accompagnés d'un café au lait. Lecture du nouveau
testament, Sonia m'apprends « Clandestino » de Manu
Chao, elle voyage avec Mauricio et leur petite fille de 3 ans,
elle est de Madrid, lui de Mexico, très bab. Riz, haricots
à midi, même traitement le soir. Alexandro nous
montre comment on fait un chapeau avec des feuilles de cocotier
tressées.
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25/03/2002 (Brésil) Dépenses
: 0 F - Distance parcourue : 333 km
Réveil
tranquille avec le jour, les hommes ont fait un raffut du diable
en déchargeant cette nuit les marchandises dans un port.
Je reprends ma méditation sur le bonheur. Il ne va pas
sans peine on disait « Je m'empresse de rire de tout,
de peur d'être obligé d'en pleurer » disait
Beaumarchais, « l'homme est désespéré
de faire partie d'un monde infini où il compte pour zéro
» Ernest Renan, « Tout s'anéantit, tout périt,
tout passe, il n'y a que le monde qui reste, il n'y a que le
temps qui dure » Diderot. J'aime cette chanson de Kansas
« dust in the wind » qui dit que nous étions
poussière et que nous redeviendrons poussière.
C'est conscient de cette fragilité, des difficultés
que l'on peut mesurer et jouir de notre bonheur, du vrai, très
différent des « bonheurs consommation » qui
ne durent qu'un temps et qui coûtent « Un vrai bonheur
coûte peu, s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce
» Chateaubriand, à nous de jouir « les jours
sont des fruits et notre rôle est de les manger »
disait Giono, chaque jour on croque la vie, ça me rappelle
notre visite à la chagra dans la jungle ou l'on s'est
régalé de goyaves, grenades et cannes à
sucre, je garde cette image pour les matins où je vais
me lever du mauvais pied, pas envie de vivre, une journée
qui s'annonce comme une de plus, vide... Le bonheur, je pense
que c'est aussi être bien avec soi même et se trouver
pour vivre celui que l'on est et pas un autre dans lequel on
ne se sentirait pas bien. « Pour arriver, il faut mettre
de l'eau dans son vin jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de
vin » Jules Renard. Quelle horreur, je préfère
« Il vaut mieux être moins et être ce que
l'on est » Chamfort. Reste toi même, même
si tu dois te faire des ennemis, ne joue pas un rôle mais
vit ce que tu as au fond de ton être, trouve et exprime
le. Allez, un peu de margarine sur un cracker car philosopher
ça ne nourrit pas son homme, petit café et retour
sur terre... Je suis fatigué toute la journée
car je dors mal, méditation, riz haricots, même
chose le soir que j'agrémente de céréales
mixées avec de la banane et du sucre. Beau moment de
guitare avec Sonia en duo, on fait un Guantanamera à
rallonge, c'est le morceau qu'elle joue pour faire la manche.
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26/03/2002 (Brésil) Dépenses
: 0 F - Distance parcourue : 333 km
Je
reviens sur le bonheur, hier Mauricio et Sonia étaient
surpris que je ne mange ni viande ni poisson mais pour vivre
heureux, il faut avant tout être en paix avec soi même
, vivre dans cette lumière, dans cette vérité,
ne pas se mentir, ne pas faire de compromis faciles, ne pas
se dire je suis dans la moyenne alors tout va bien, je m'en
contente. Je ne peux donc pas vivre tranquille avec ma conscience
si je sais que d'autres tuent des animaux pour que je puisse
manger alors que je sais que manger de la viande n'est pas une
nécessité. Cette hygiène de vie, ce face
à face avec toi même et tes actions quotidiennes,
c'est la clef pour accéder au chemin du bonheur. «
Le bonheur, c'est le chercher » dit Jules Renard, peut
être a-t-il raison, pour vivre heureux, il ne faut pas
s'installer, c'est peut être pour cela que l'on ressent
un bien être si fort en voyage, le bonheur n'est pas statique
mais volatil, remis en cause chaque instant. L'homme qui rêve
de s'installer dans une vie , de trouver l'équilibre
stable est un doux rêveur, il n'y a que des équilibres
fragiles. La mise en équation du bonheur est une folie
mathématique, une chimère, « le bonheur
est constitué de tant de pièces qu'il en manque
toujours » dit Bossuet. Je reviens à mes crackers
et à la vie à bord. De la douche sort l'éternelle
eau marron puisée à même le fleuve. Beaucoup
se brossent les dents avant le petit déjeuner ce qui
est bien idiot à mon sens. Ici, le manque d'éducation
(au sens européen) est affolant, si tu attends bien sagement
ton tour, tu vas pouvoir attendre longtemps. Il n'est pas rare
de se retrouver à deux dans un escalier car personne
ne laisse passer l'autre alors de là à ce que
quelqu'un te serve du café alors qu'il se sert lui. Il
y en a même un qui a installé son hamac au dessus
de ma tête (je dormais par terre) en plein milieu de la
nuit car il avait froid et voulait se protéger
contre le mur. Quand j'entend les gens parler tout haut la nuit,
je n'ai maintenant plus de complexe a jouer de la guitare à
l'heure de la sieste. Quel calme intérieur je ressens
quand je ferme les yeux, mon cœur bat lentement, sans
irrégularité, aucune pensée ne vient agiter
cet écran blanc, serein, en paix intérieur, je
rentre au plus profond de moi, en silence, je coule et me mets
à l'unisson avec la nature et la nature humaine, mon
organisme qui pulse un va et viens régulier. Je profite
de mes derniers jours de voyage, l'avenir reste à découvrir.
Bananes céréales à midi, riz le soir. Je
recopie deux chansons sud-américaines sur un livre de
chant que me tend un vieil homme qui venait pour faire un brin
de causette.
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27/03/2002 (Brésil) Dépenses
: 60 F - Distance parcourue : 100 km
Il
fait à peine jour et nous arrivons au port de Manaus
pour nous coller aux autres dizaines de lancha déjà
accostées. Je quitte mes amis ,et pars torse nu et pied
nus. Dans cette ville qui se réveille au milieu de la
jungle j'achète un jus de fruit inconnu et hyper acide,
un litre de lait frais que je m'enfile au petit déjeuner
sur les marches d'une grande avenue, de quoi assouvir mon désir
de produits frais après quelque jours de privation sur
le bateau. Je traverse à pied la ville pour arriver dans
les faubourgs, grandes avenues sous le soleil de plomb, je tends
le pouce par dérision. Yann un coréen finira par
m'emmener après deux heures de marche au poste fiscal
à la sortie de la ville mais j'attendrai là deux
heures de plus avant de partir dégoûté en
marchant en bord de route. Un enfant qui joue avec un pauvre
cerf volant maison m'offre de l'eau, stop avec Francisco puis
Francis puis un motard (je me brûle la jambe sur le pot
d'échappement bouillant). La pluie vient, je croise des
petits singes, la route part dans la jungle, un long serpent
noir, de çi de là des gens qui se baignent dans
des lagunes marron rouge, une bière à la main,
plages artificielles, parasol en feuilles naturelles. Il va
bientôt faire nuit et je suis crevé, un peu à
bout, j'ai pas fait plus de trente kilomètres, je m'assieds
et Francisco s'arrêtera par miracle pour me faire parcourir
une centaine de kilomètre ! Il fait nuit, je demande
à un vieil homme appelé Joao qui vit dans la dernière
maison de ce village avant la jungle si je peux poser ma tente
chez lui, il m'invite à un gâteau café,
il joue de la guitare alors je sors aussi la mienne, rencontre
particulière où le contact se fait grâce
à la musique, il est pathétique, vit seul , semble
content de me voir mais garde une tristesse infinie sur le visage
Pâtes et au lit.
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28/03/2002 (Brésil) Dépenses
: 6 F - Distance parcourue : 100 km
Envie
de pain frais, je fais deux fois le tour du Pueblo pour trouver
au mercado central le pain, les bananes, petit lait pour le
petit déjeuner. Après une heure de stop désespérante,
je me pause près du poste de fiscalisation ou Pedro me
trouvera pour m'emmener dans son pick-up. Il parle français,
a fait des études en France, est vétérinaire,
opère les vaches et m'explique que son pays va mal, que
les gens ont peur, que beaucoup sont dans la misère pendant
que les autres plongent dans la corruption, à force d'avoir
trop ouvert sa gueule, il se retrouve plus ou moins sans travail.
Il me pause en pleine pampa et je marche maintenant en plein
soleil au milieu de nulle part. Un homme m'invite à manger
sous le gros arbre devant sa maison un plat de riz, viande,
le trafic reste nul. Je reprends la route et Arnaldo me pause
à une station service après que j'ai marché
presque toute l'après midi à regarder les véhicules
qui passent sans s'arrêter. Des gens m'offrent une boisson
et une part de gâteau, je crève maintenant de chaud
et la pluie arrive. Je dois gagner l'abri de la station service
et comme une vingtaine de conducteurs me refusent un stop en
regardant leurs pied ou en ne m'adressant carrément pas
la parole, je prends progressivement l'âme du chien galeux
que tout le monde rejette Dur pour le moral, en plus la route
est fermée maintenant car il y a une réserve indienne
à traverser à quelques kilomètres de là.
Je pause mon hamac sous l'abri de la station service, pâtes,
douche
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29/03/2002 (Brésil) Dépenses
: 30 F - Distance parcourue : 400 km
Mauvaise
nuit, camions bruyants toute la nuit, pas vraiment fermé
l'œil à partir de minuit quand un chauffeur
a garé son camion à trois mètres de mon
hamac et est venu discuter avec d'autres chauffeurs qui dormaient
avec moi sans que cela ne semble les déranger outre mesure,
pour couronner le tout, il avait laissé son auto radio
à fond, portes ouvertes... 5 heures, je me lève
car je ne veux pas louper le départ des chauffeurs. Déception,
je me heurte à la mauvaise foi humaine et je décide
dégouté de marcher sur la route avec la lampe
à la main en avalant des bananes pour petit déjeuner.
A l'entrée de la réserve Waimiri Otroari, je ne
suis pas supposé rentrer sans véhicule mais comme
il n'y a personne, je fonce. La route devient une piste d'aviation
et c'est là que Graciano me chargera à l'arrière
de son pick-up après avoir vérifié mon
passeport et que je le supplie à souhait. Je goute donc
l'air frais matinal alors que lui reste seul dans la cabine.
Plus tard, rencontre avec un camionneur en panne à qui
je donne des bananes pour qu'il puisse manger le pauvre. Dans
le ciel les perroquets crient, passent toujours par deux, couleurs
fabuleuses, vertes, rouges, bleues, jaunes, dire que les Européens
les gardent en appartement, seul, alors qu'ils sont faits pour
vivre en couple, et attachés par la patte alors qu'ils
parcourent ici des kilomètres dans le ciel. Quelle
bêtise, quel manque de respect, quel égoïsme...
Nous passons l'équateur puis Oscar puis Juliano m'emmèneront
à Boa Vista après avoir marché à
nouveau 6 heures sur la route déserte. Céréales
lait à midi. Je trouve un hôtel pourri à
30 F, pâtes douche ventilateur...
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30/03/2002 (Brésil) Dépenses
: 66 F - Distance parcourue : 200 km
3
jours de stop pour faire 600 km, dur pour le moral, indifférence
des 4X4 rutilants, marche de 6 heures au soleil en général
de 10 h à 16 h, j'ai bouffé de la terre, sué
à souhait... Je décide de m'offrir le petit déjeuner
du siècle dans ma chambre / 8 pains frais à la
paneria, beurre, confiture, lait frais, oranges. Tout est fermé
car c'est Pâques alors je reprends la route sous le soleil
avec courage et craintes. Manuel puis Eduardo me pausent à
50 km ou je passe 5 heures désespérantes et épuisantes
à attendre l'âme charitable. Epuisé, je
me remonte le moral avec des tomates et des oranges achetées
ce matin en ville. A la tombée de la nuit, Aulo s'arrête,
m'offre des goyaves pendant que l'on passe de la jungle à
la grande savane. Il fume de la marijuana mélangée
avec de la coke pure, commence à être bien défoncé,
il pleut, on ne voit plus rien sur le pare-brise, il a beaucoup
d'humour et danse la danse du sexe sur la place d'un pueblo
où il troque des noix de coco contre de l'essence pour
que l'on puisse continuer la route ! On tombera malgré
tout en panne sèche au milieu de la réserve indienne
en pleine jungle. On ouvre des noix de coco car on n'a rien
à boire , les voitures passent mais ne s'arrêtent
pas car les chauffeurs ont peur d'une embuscade. Je m'endors
sur la route dans mon sac de couchage, il pleuvote. Aulo est
défoncé dans sa voiture, il écoute Zobi
la mouche des négresses vertes...
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31/03/2002 (Venezuela) Dépenses
: 13 F - Distance parcourue : 100 km
Aulo
est parti chercher de l'aide à vélo et un copain
de Aulo arrive défoncé aux champignons hallucinogènes
mais avec 4 litres d'essence ce qui va nous permettre d'arriver
à Santa Elena au Venezuela. Lait frais, pain frais un
délice, mais tout ici est plus cher. Deux voitures puis
un camion qui va tomber en panne alors que les gens étaient
super sympas et pouvaient me conduire sur 500 km ! Ils me payent
un sandwiche et un coca puis je pars sur la route dans la grande
Sabana, un parc national aux montagnes arizonienne, c'est sauvage
à souhait, des cascades, fantastiques étendues
de steppe. Sur le bord de route, des canettes et des petits
oiseaux figés par la mort d'une rencontre brutale avec
les véhicules. Super bivouac devant une petite cascade,
coucher de soleil, feu de bois, pâtes. Encore une journée
de stop éprouvante pour le moral.
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